Certaines entreprises licencient. D’autres ont du mal à embaucher. Comme Airbus à Nantes et Saint-Nazaire.
C’est paradoxal mais ça s’explique ! Alors que l’industrie connaît une vague de plans sociaux, Airbus a du mal à recruter. L’avionneur embauche massivement dans ses usines de Loire-Atlantique cette année: 200 salariés à durée indéterminée à Saint-Nazaire (pour 2 200 personnes actuellement), et 250 à Nantes (sur 2 050). Il recherche des ajusteurs, des opérateurs commandes numériques, des drapeurs, des techniciens etc.
Tous les programmes s’envolent : l’A320, l’A380 ou encore l’A350. Airbus a du boulot pour sept ans. Et n’est pas seul à recruter. Ses sous-traitants recherchent aussi des bras. Mais les carrières industrielles n’attirent guère. « Pourtant, les jeunes qui s’engagent dans l’aéronautique sont assurés d’avoir un travail », souligne la direction d’Airbus. « Les rémunérations sont correctes par rapport à d’autres métiers, appuie Michel Pontoizeau, du syndicat Force ouvrière. Chez nous, un jeune qui commence peut gagner 1 600€. Et l’industrie n’a plus rien à voir avec l’image d’Épinal des ouvriers couverts de cambouis. »
Dans le bassin nantais, Pôle emploi a très peu de CV d’ajusteurs aéronautiques en réserve. Si bien que l’agence a mis en place, avec des sociétés de travail temporaire, un programme d’embauches, notamment pour des salariés extérieurs à l’industrie. « Nous testons leurs aptitudes en utilisant une méthode de recrutement par simulation », explique Pôle emploi. Une centaine de personnes ont ainsi rejoint les intérimaires d’Airbus, le principal vivier dans lequel l’avionneur puise ses futurs salariés.
OF 6.06.2012