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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 11:05
Voici un interview qui permet de capter une réalité "du terrain". Il y aurait à en dire mais à la fois faut-il un commentaire de texte?
CC
Olivier Billon dirige trois sites qui font travailler une cinquantaine de personnes. Leur activité : carrossier constructeur. Son souci : le recrutement. Rencontre avec un patron qui ne pratique pas la langue de bois.

Entretien

Olivier Billon, chef d'entreprise de Caridro, entreprise de carrosserie à Rezé (Loire-Atlantique) et sur deux autres sites (Morbihan, Touraine). Caridro équipe des châssis cabine de camions avec des équipements hydrauliques.

Avez-vous été confronté à des problèmes de recrutement ?

C'est simple. Depuis février 2010, j'ai embauché 13 personnes de plus dans l'entreprise. Pour cela, j'ai dû faire 35 contrats. Sur ces 35 personnes, 22 ne sont pas restées. Mais il n'y en a que cinq que nous avons décidé de ne pas valider. Les autres sont partis d'eux-mêmes. Ils sont restés entre 2 heures et 1 mois et demi : nous avons vu des gens qui se comportent comme des touristes dans le boulot... Quand on sait qu'un entretien ici, ça dure entre 1 h 30 et 2 h, et que j'ai dû rencontrer environ 70 personnes au total, on voit bien le temps énorme que cela prend. J'ai chiffré cela à environ 140 heures.

Et pourquoi cela se passe comme ça ?

Plusieurs raisons. Il y a des gens qui ne veulent pas de contraintes, qui trouvent que c'est dur de se lever pour aller travailler. Et qui profitent du système, qui en jouent à fond. Il est fréquent de voir un gars venir travailler trois jours et disparaître, sans raison, sans prévenir... Autant il est normal que la société pallie et soit présente le jour où quelqu'un perd son boulot, autant on ne peut pas continuer comme ça non plus. Ça me révolte de constater que certains en profitent alors qu'à côté, il y a tellement de gens qui ont besoin d'être soutenus.

Il y a peut-être aussi un problème de salaire, d'image de marque ?

De salaire, je ne pense pas. Personne n'est payé au Smic chez nous. Pas beaucoup plus, mais pas au plancher. L'image de marque, oui sans doute. La définition du travailleur manuel : c'est quelqu'un d'intelligent, qui, en plus, est habile de ses mains. Il faut absolument engager la réflexion à ce sujet, mettre ça sur le tapis. Passer un CAP, un Bac pro, ce n'est pas n'importe quoi. Ces jeunes sont de vrais professionnels. Je pense que le rôle des parents est primordial : ils doivent changer de regard sur ces métiers.

Dans la mesure où on peut facilement trouver du travail dans ce secteur, le fait d'être une petite ou moyenne entreprise peut être un handicap ?

Effectivement, il y a des gens qui vont préférer aller travailler chez Airbus pour un 1 € de l'heure de moins que chez moi. Parce qu'au-delà de l'image, c'est aussi une grosse boite, avec des cadres, des balises : la pointeuse, le vestiaire... Ça peut jouer aussi.

Vous avez néanmoins des espoirs, notamment avec l'apprentissage ?

Tout à fait. Le mouvement amorcé il y a quelque temps sur l'apprentissage porte ses fruits. Et c'est bien. Mais ce sera long. J'ai pris quatre apprentis cette année. Nous avons préparé cette arrivée. Je suis optimiste. Pouvoir recruter des gens, c'est important. Un chef d'entreprise n'est rien sans une équipe.

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